Les sociétés minières canadiennes sont actives dans plus de 100 pays à travers le monde, que ce soit en Amérique du Sud, en Afrique ou en Asie. Au fur et à mesure que les entreprises canadiennes ont étendu leurs activités à d’autres régions du monde, elles en sont venues à recourir à des chaînes d’approvisionnement et des entrepreneurs locaux avec lesquels, dans bien des cas, elles n’étaient pas familiarisées.
Ces différentes régions du monde ont des normes de conformité et des réglementations qui leur sont propres et qui peuvent être grandement différentes de celles en vigueur au Canada. Respecter ces exigences ajoute un niveau de complexité supplémentaire à la gestion des sous-traitants. Malgré tout, peu importe l’endroit où se trouvent leurs sites dans le monde, assurer la sécurité des travailleurs locaux est une obligation morale que les entreprises canadiennes doivent s'efforcer de remplir.
La sécurité, un défi pour les opérations internationales
Le nouveau livre blanc de Cognibox, Zéro incident : 7 éléments clés pour un milieu de travail plus sécuritaire pour les sous-traitants, regroupe les pensées d’experts de haut niveau en matière de santé et sécurité supervisant des opérations complexes et dangereuses dans les domaines de l’industrie minière, de l’extraction de minerais et des produits pharmaceutiques, et ce, pour certaines des plus grandes entreprises du monde. Plusieurs sont des sociétés minières canadiennes opérant au niveau national et international avec des sites aux États-Unis, au Mexique, en Russie en Amérique centrale et du Sud, en Asie et en Afrique. À l'échelle mondiale, ces entreprises emploient plus de 200 000 travailleurs, directement et indirectement.
Plusieurs experts SST interrogés dans le cadre de notre nouveau livre blanc affirment qu’il est difficile de maintenir une forte culture santé-sécurité lors de leurs opérations à l'étranger. « Dans certains cas, les lois et règlements nationaux ou régionaux obligent l’entreprise à embaucher des travailleurs locaux qui ne sont pas toujours pleinement qualifiés. Ceci expose les travailleurs à des risques. La sélection d’un sous-traitant dans une communauté minière, par exemple à Sudbury au Canada, est moins problématique. Cependant, lorsque nous devons exécuter des travaux en Afrique, cela devient en défi. »
Encore aujourd’hui, les pays en voies de développement montrent souvent un manque de rigueur et de contrôle dans leurs règlementations touchant la santé-sécurité. Bien que des politiques existent, elles ne sont souvent pas appliquées.
- Au Pakistan, cinq mineurs sont décédés, en octobre 2018, dans deux accidents miniers différents. Cela fait suite aux neuf autres décès survenus en septembre lorsqu'une mine de charbon s'est effondrée. Entre 100 et 200 travailleurs meurent en moyenne chaque année, suite à des accidents reliés à l'exploitation du charbon(1).
- Récemment, à Johannesburg, en Afrique du Sud, cinq mineurs sont décédés dans un accident survenu sur le site. Jusqu'à présent, en 2018, c’est 74 travailleurs qui ont perdu la vie dans plusieurs mines, partout au pays; une tendance à la hausse. Les autorités attribuent ces décès à la complaisance, à un manque de supervision et à des pressions de production toujours plus hautes(2).
- Dans un village de Guyana, 14 personnes sont décédées en 2018 suite à un accident minier(3).
Mettre de l’avant les valeurs canadiennes pour protéger la vie des travailleurs à l’étranger
La tendance actuelle est d’appliquer à l’étranger les normes canadiennes en matière de santé et sécurité. C’est une pratique très importante et positive.
Les sociétés canadiennes actives dans d’autres pays seront soumises à une pression beaucoup plus forte de la part des investisseurs, des clients et de la société en général pour mettre en œuvre les politiques en vigueur au Canada dans toutes leurs activités à l’étranger.
Plusieurs associations de l’industrie, comme l’Association minière du Canada, jouent un rôle proactif afin d’aider leurs membres à rehausser les normes de sécurité partout dans le monde.
« Les populations locales sont mieux informées des droits des travailleurs et commencent à demander aux entreprises canadiennes pour quelles raisons elles n’appliquent pas, dans leurs installations à l’étranger, les normes de protection des travailleurs et de l’environnement auxquelles elles se conforment au Canada. », a déclaré la directrice de la santé et de la sécurité d’une société pharmaceutique. « Le gouvernement canadien subira également des pressions afin d’agir de façon appropriée », a-t-elle ajouté.
Avec l'évolution des normes qui privilégient les éléments sociaux tels que la sécurité des travailleurs, les droits de l'homme et la protection de l'environnement, avoir une culture santé-sécurité solide, et ce sur l’ensemble de ses sites, est un élément essentiel pour maintenir une bonne réputation.
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La gestion et la sécurité des sous-traitants sont des sujets importants dans de nombreuses industries. De l'exploitation minière à l'énergie en passant par les produits pharmaceutiques, la création d'un lieu de travail sûr pour les sous-traitants est primordiale, non seulement pour la santé des travailleurs, mais également pour la réussite de l'entreprise.
Notre nouveau livre blanc Zéro incident : 7 éléments clés pour un milieu de travail plus sécuritaire pour les sous-traitants repose sur la perspective et l’expérience de leaders en santé et sécurité. Il aborde des défis et des réflexions, et propose des solutions ainsi que les meilleures pratiques pour améliorer la santé et sécurité des sous-traitants.
- https://tribune.com.pk/story/1825230/1-dangerous-business-five-miners-die-two-different-coal-mine-accidents/
- https://www.iol.co.za/news/south-africa/limpopo/five-miners-killed-while-mine-safety-summit-gets-underway-17558213
- https://www.stabroeknews.com/2018/opinion/editorial/10/19/mining-deaths-and-ggmcs-responsibility/