Ou comment la théorie des squales peut nous aider à comprendre l’évaluation des risques.
Dans l’article précédent, il était question de comment les requins peuvent nous aider à comprendre la différence entre un danger et un risque. Or, les requins sont polyvalents : ils sont aussi très utiles pour saisir les notions d’évaluation des risques.
Qu’est ce qui est le plus risqué :
- Nager près d’un requin, ou
- Nager au milieu d’un banc de ménés?
Cette analyse était facile. Les ménés, même nombreux, peuvent être désagréables (surtout s’ils entrent dans votre maillot), mais sont sans conséquences sérieuses. Toutefois, le requin, même seul, peut vous tuer.
Ainsi, selon le type de poisson que vous rencontrez, qu’il soit petit, gros, venimeux, carnivore, etc., la gravité des conséquences sera différente.
Et si les ménés étaient plutôt des méduses ou des piranhas? Une méduse ou un piranha peut vous causer de graves blessures, sans être aussi tragique que celles infligées par un requin.
La gravité des conséquences est donc un critère fondamental de l’évaluation des risques. Est-ce le seul facteur à prendre en compte? Ce serait trop simple…
Nager dans un banc de méduses ou de piranhas vous rend plus vulnérable; puisque vous êtes plus exposé à être attaqué, cette situation augmente votre niveau de risque. La probabilité que le danger se matérialise, soit de rencontrer un poisson, une méduse ou un requin, est donc aussi à prendre en compte dans toute évaluation des risques.
La probabilité représente le deuxième élément critique. Lors de l’analyse de risques, il faut se demander : quelle est la probabilité de rencontrer un danger sur votre site de travail?
Évaluation des risques = gravité X probabilité
- L’étape 1 d’un processus d’analyse de risques est, dans un milieu de travail, de faire un recensement des requins présents et d’y inclure les méduses, les piranhas, les bancs de ménés, etc. pour obtenir une vision claire des dangers présents.
- L’étape 2 consiste à déterminer si les requins, les méduses, etc. ont des chances de mordre ou de blesser quelqu’un. Autrement dit, définir la probabilité d’attaque des dangers.
Matrice d'analyse de risques
Il est ensuite possible de reporter les résultats dans une matrice afin d’obtenir une vision claire des éléments prioritaires, soit où il faut agir rapidement.
À partir de ces informations, il est alors possible de bâtir des programmes qualitatifs et quantitatifs, et d’y ajouter des variables comme les fréquences d’exposition.
Mais avant de se lancer, il est crucial de répondre à deux questions fondamentales :- Si le danger se matérialise, quelle sera la gravité de l’impact?
- Quelles sont les probabilités que le danger se matérialise?
Proverbe à retenir :
Il est moins dangereux de nager dans un banc de menés, que dans un aquarium avec un seul requin.
Les grands requins blancs
Certains risques sont considérés comme critiques, car, même isolés et peu probables, ils peuvent détruire votre organisation et/ou vous tuer (explosions, fuites toxiques, etc.). Leur analyse demande une attention particulière, tout comme le choix des solutions pour les contrôler.
Dans le troisième volet de cette série portant sur les requins, il sera question du comment ces derniers peuvent nous aider à expliquer la hiérarchie des solutions pour contrôler les risques!