L’histoire de Thomas, apprenti cariste, et le chariot élévateur

Matin

C’est le premier jour de travail de Thomas.* Son père lui a trouvé un emploi à l’usine où il travaille depuis près de 25 ans. Plutôt fier, il lui fait faire le tour des installations. « Tu vas voir, le métier va rentrer rapidement. Je vais te donner quelques trucs. Ton contremaître, Pierre, me fait confiance. »

Pour Thomas, ce travail n’est qu’une bonne occasion de gagner de l’argent pour mieux la dépenser. Nonchalant, il écoute d’une oreille les conseils de son père à propos de l’équipement qu’il devra utiliser. Après tout, ça semble plutôt simple. N’importe qui est en mesure de conduire un chariot élévateur, se dit-il.

À l’heure du lunch, Thomas discute avec Maxime, un autre employé de son âge, qui lui aussi conduit des chariots élévateurs dans l’usine. Maxime a plus d’expérience que Thomas. Dans les deux dernières années, Maxime a travaillé au centre de rénovation où il s’occupait de déplacer la marchandise dans l’entrepôt. C’est d’ailleurs grâce à son expérience avec les chariots élévateurs qu’il a eue l’emploi. « J’ai pu grimper sur le chariot dès ma première journée ici. Tu vas voir, c’est un très bel emploi pas trop difficile. »

Après-midi

Après le lunch, Thomas retourne auprès de son père pour continuer la visite de l’usine.

« Thomas, écoute-moi. Tu dois inspecter l’équipement avant de t’en servir et si tu n’es pas certain, viens me voir ou vas voir Pierre. Cela peut être dangereux de rouler avec un équipement défectueux. Tu dois aussi regarder ton environnement de travail pour savoir s’il y a des obstacles à contourner. Le danger n’est pas seulement pour toi, tu pourrais foncer dans quelque chose et briser l’équipement. Par exemple, il y a des fils électriques là-bas, au fond de la cour, et il y a une dénivellation du sol… »

Mais Thomas n’écoute pas vraiment, tout ce qui l’intéresse, c’est d’en finir au plus vite et de conduire lui aussi le chariot élévateur, comme Maxime l’a fait lors de sa première journée.

« …alors tu dois toujours t’assurer d’avoir ton centre de gravité. Prends le temps de bien positionner ta charge. Aussi, si tu as à aller dans le coin du bâtiment 4A, tu devras y aller à reculons, car tu n’auras pas assez d’espace pour te retourner. Planifie ton trajet avant de partir. Sois toujours prudent mon garçon! »

Pierre, le contremaître de Thomas, est content, ces employés sont compétents. Pierre a confiance. Il sait que le père de Thomas montrera correctement à son garçon comment ça fonctionne. Il est très satisfait aussi d’avoir embauché Maxime. Un jeune homme vaillant avec de l’expérience. Pierre sait que ce dernier fait son boulot et qu’il n’a pas besoin d’être surveillé constamment.

Fin de journée

Il est 16 h et la journée tire à sa fin. Thomas n’a fait que quelques manœuvres près du bâtiment 4A. Il a surtout regardé son père lui montrer les rouages du métier. Il a trouvé la journée tellement longue.

Maxime en est à son cinquième trajet de la journée. Il se dit que d’accélérer la cadence le ferait terminer à temps. Il tourne le coin du bâtiment 4A un peu plus rapidement et se prépare pour la dernière ligne droite le menant vers le bâtiment. Maxime a chargé le chariot élévateur un peu plus que lors de ses voyages précédents. Il se promène donc en ne voyant pas beaucoup ce qui se trouve devant lui. Ce n’est pas grave, puisqu’il connait le chemin par cœur.

Sur le coin du bâtiment 4A, alors que Maxime prend de la vitesse pour enfin en finir avec cette journée, Thomas regarde son père faire une manœuvre à reculons.

Et voit au même moment son père se faire heurter de côté par le chariot de Maxime. Tout s’est fait très vite. Bien que le père de Thomas ait prôné la prudence toute la journée, il n’avait pas pris soin de s’attacher puisqu’il montrait une dernière manœuvre à son garçon. Il est tombé, la charge et le chariot aussi.

Il est resté coincé près d’une heure et ne parlait pas beaucoup, il s’en voulait. Thomas, témoin de toute la scène, se tenait debout et regardait son père étendu sur le sol, impuissant. Maxime était plutôt secoué et ne parvenait pas à expliquer comment il avait pu heurter le père de Thomas. Pierre était aussi dans tous ses états. Il a tout de même bien appliqué les mesures d’urgence et l’ambulance est arrivée assez rapidement.

Épilogue

Le père de Thomas perdit l’usage de sa jambe gauche à cause du poids de la charge et du chariot combinés.

Suite à l’enquête et l’analyse d’accident, Pierre exigea que tous les employés reçoivent une formation adéquate et prit la chose très au sérieux.

Suite à quelques recherches, il constata que certaines provinces du Canada obligent ou suggèrent fortement à ce que les employés revoient les notions d’utilisation d’un équipement mobile de façon périodique. Il remarqua que la règlementation du Québec ne l’exige pas, mais décida tout de même d’ajouter la recertification pour cariste au dossier de suivi de chaque employé. De cette façon, il prend toutes les mesures disponibles pour valider des compétences opérationnelles des employés sous sa responsabilité. On n’est jamais trop prudent!

Maxime fût suspendu quelques jours et ne put retoucher un chariot élévateur durant plusieurs semaines. Il préféra s’affairer à d’autres tâches. Il suivit la même formation que Thomas et écouta avec la plus grande attention.

Pierre reçut un blâme pour avoir manqué à la formation adéquate de ses travailleurs. Il a plutôt été chanceux. Il a, depuis, changé sa façon de former et d’informer ses jeunes et moins jeunes travailleurs. Il s’est fait un devoir que cela ne se reproduise plus sous sa supervision. Il proposa même au dirigeant de son entreprise un plan plutôt complet sur la formation des employés de toute l’usine.

Morale de l'histoire

N’attendez pas qu’il soit trop tard. Prenez le temps de former et d’informer les employés réguliers et saisonniers. D’ailleurs, notre formation chariot élévateur est maintenant disponible en format e-learning. Vos employés suivent la théorie en ligne, et ensuite complètent la formation en cours pratique avec un formateur.

*Cette histoire est basée sur des faits fictifs. Toute ressemblance avec une situation réelle est du pur hasard.