Hiver rime avec neige, surtout au Québec : de décembre à mars et bien souvent, lors d’une dernière tempête en avril. Cette neige fait le plaisir des uns et le malheur des autres. Peu importe qu’on l’aime ou qu’on la déteste, nous devons tous la retirer pour pouvoir circuler dans nos entrées. Toutefois, il est également important de la déloger de nos toits en raison des inconvénients et des dangers que l’accumulation de neige peut entraîner.
Avant qu’un accident ne survienne, voici cinq points essentiels que tout bon entrepreneur se doit de respecter avant d’effectuer le déneigement d’une toiture.
Pourquoi est-il important de déneiger son toit?
Qu’on ait ou non déjà pris le temps de réfléchir à la question, la neige représente un poids considérable. Bien que la Régie du bâtiment affirme que les toits des maisons et des commerces sont construits afin de supporter la charge de la neige de nos hivers québécois, elle recommande de faire le déneigement de toiture fréquemment, tout spécialement après une chute de neige importante.
Cette mesure permet d’éviter que les structures ne s’écrasent sur elles-mêmes sous le poids de la neige. Et bien que cette dernière puisse créer des dommages substantiels, il faut aussi toujours se méfier de la glace.
Être conscient des risques associés au déneigement de toiture
- Le risque de chute est probablement le premier danger qui vient à l’esprit lorsqu’on pense au déneigement d’un toit. Que ce soit sur un toit plat ou à pente, les risques de chute sont réels. La neige durcie peut s’avérer glissante. Un simple faux pas ou un détachement de neige peuvent entraîner la chute du déneigeur et, par conséquent, diverses fractures ou pire encore, un ensevelissement.
- Un autre risque sous-estimé est celui de subir un malaise cardiaque. Déneigée est une activité intense qui demande une certaine forme physique. Mieux vaut être en forme avant de s’attaquer au retirement de cette lourde neige. Ne jouez pas au héros! Prenez des pauses ou divisez le travail sur plusieurs jours.
- Une électrocution est aussi possible si la pelle entre en contact avec un fil électrique placé trop près du bâtiment.
- Il ne faut pas oublier tous les risques de blessures physiques, tels que les douleurs musculaires et les risques d’engelures, qui peuvent survenir à la suite de cet effort physique réalisé dans des conditions de froid parfois très intense.
Avoir des assurances
Dans le cas d’un accident grave, votre entreprise est-elle en mesure de démontrer qu’elle a fait preuve de diligence raisonnable dans la qualification de son travailleur, notamment en matière de couverture d’assurance?
Si un travailleur est gravement blessé ou décède suite à un accident, des enquêtes internes et externes peuvent survenir. Elles peuvent s’avérer très coûteuses et dommageables, autant financièrement que psychologiquement pour votre entreprise.
Utiliser les bons outils
La pelle :
- Légère (pas plus de 1,5 kg)
- Manche assez long (atténue la contrainte exercée sur les muscles dorsaux et réduit la distance de flexion requise)
- Poignée en plastique (n’emmagasine pas le froid)
- Lame pas trop large (empêche de surcharger)
Le râteau à manche télescopique :
Le râteau à manche télescopique est recommandé pour déneiger un toit à partir du sol.
Le pousse-neige :
Le pousse-neige est l’outil idéal. Le pousse-neige couvre une plus grande surface et limite les faux mouvements, car il ramasse la neige sans devoir la soulever.
Les crampons :
Si le déneigement de la toiture s’effectue sur une surface glacée ou glissante, les crampons sont à privilégier.
Les vêtements :
Toutes activités hivernales extérieures méritent un habillement approprié et le pelletage ne fait pas exception. Pelleter est en effet une activité intense où l’on transpire abondamment. Les vêtements en laine ou en fibres synthétiques, comme le polypropylène, sont à privilégier puisque ce sont des matières qui demeurent sèches lors de la transpiration. Le coton est d’ailleurs à proscrire.
Il est important de couvrir les extrémités du corps qui sont les plus sensibles au vent et au froid.
- Mitaines et bas chauds (privilégier la laine et les fibres synthétiques)
- Bottes étanches
- Tuque adéquate (n’oubliez pas que 40 % de notre chaleur s’échappe par la tête!)
- Passe-montagne ou masque protecteur
- Cache-oreilles
Organiser le travail de façon sécuritaire
Déneiger un toit semble une activité banale, mais peut rapidement se transformer en cauchemar si l’on ne prend pas les précautions nécessaires.
Deux techniques sont utilisées pour le déneigement de toiture.
Avant toute chose « ce qui est important, c'est d'analyser les conditions climatiques, les matériaux qui composent le toit, la hauteur et l'inclinaison », explique l'inspectrice de la Commission des normes et de l’équité en santé et sécurité au travail (CNESST), Madame Fatim Diallo.
1- Déneiger à partir du sol
Il est tout à fait possible de déneiger un toit à partir du sol. La solution la plus courante est d’utiliser un râteau télescopique. Le déneigeur se trouve à amener la neige vers lui tout en maintenant une distance raisonnable avec le bâtiment.
Une nacelle peut aussi être utilisée pour atteindre un toit plus haut. N’oubliez pas de vous attacher sécuritairement à celle-ci! La nacelle est une solution tout indiquée pour les toits pointus et les maisons à étages.
2- Déneiger en grimpant sur le toit
Lors du déneigement d’un toit en pente, il est primordial de s’attacher à la cheminée ou à un ancrage, afin de prévenir une chute. Des équipements spéciaux sont conçus à cet effet; par exemple, un harnais de sécurité muni d’un cordon d’assujettissement d’une longueur maximale de 1,8 mètre et un absorbeur d'énergie fixé à un point d'ancrage dont la résistance est d'au moins 18 kN.
Procédure
Quelques étapes simples sont à suivre pour assurer un travail efficace et une sécurité maximale lors d’un travail en hauteur :
- Délimiter, à l’aide de poteaux, une zone interdite d’accès qui agit en tant que périmètre de sécurité tout autour du toit (2 mètres de profondeur);
- Définir une zone de déchargement de la neige qui sera entourée d’un garde-corps en bordure du toit;
- Identifier les endroits critiques à l’aide de drapeaux.
L’illustration ci-dessous présente l’aménagement à prévoir pour déneiger un toit plat.
Illustration : Ronald DuRepos
Maîtriser les mesures de sécurité contre les chutes et le froid
Déneiger un toit comporte de nombreux risques. Les gens assignés à cette tâche doivent connaître les mesures de sauvetage en cas de chute, qui constitue le risque le plus important.
Les risques d’engelure et d’hypothermie sont aussi réels lors d’un travail au froid. L’équipe de déneigeurs de toit doit pouvoir reconnaître les signes précurseurs avant qu’une situation s’aggrave.
Le déneigement de toiture n’est pas une tâche aussi simple que l’on pourrait le croire. Beaucoup d’entreprises, et même des particuliers, confient cette tâche à des experts pour s’éviter tout ennui.
Plusieurs règlementations sont en vigueur en vertu du code de la construction du Québec, du règlement de la santé et sécurité au travail, des normes de l’Association canadienne de normalisation (CSA) et du Code criminel. Tout professionnel doit être familier avec ces règles et assurer un respect hors pair de celles-ci pour promouvoir un environnement de travail sécuritaire.
Avant de procéder au déneigement d’une toiture, demandez-vous :
- L’environnement est-il propice au déneigement?
- Les normes de sécurité sont-elles adaptées au type de toit?
- Les travailleurs ont-ils l’équipement de travail et de protection adéquat?
- Les mesures de sauvetage sont-elles connues et maîtrisées?
- Les déneigeurs utilisent-ils la bonne posture de travail?
Si vous doutez de votre réponse à l’une de ces questions, notre formation en déneigement de toiture est pour vous!
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