Les sociétés minières sont actives dans certaines des régions les plus isolées de la planète, des régions souvent particulièrement vulnérables à l’impact des changements climatiques : les activités minières se trouvent ainsi exposées à des risques d’inondation, de sécheresse et de températures extrêmes. Cette situation doit inciter les sociétés minières à accroître leurs efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).
Des actions concrètes
Les organisations et les associations de l’industrie minière se penchent depuis quelques années sur les problèmes causés par les changements climatiques. Les sociétés minières s’efforcent de réduire leurs émissions de GES en exploitant les énergies renouvelables dans leurs sites, en passant de l’exploitation souterraine à l’exploitation à ciel ouvert, en automatisant la machinerie pour réduire la consommation de carburant et en adoptant des méthodes plus écoénergétiques de fusion et d’affinage.
L’Association minière du Canada (AMC) a publié son premier énoncé de principes sur les changements climatiques en 2000. Depuis, l’AMC a accompli des progrès significatifs à cet égard, notamment en adoptant la politique sur les changements climatiques du Conseil International des Mines et Métaux en 2009 et en publiant les Principes d’élaboration d’une politique sur les changements climatiques en 2016.
Plus récemment, le gouvernement du Canada annonçait un investissement de 325 000 $ dans le cadre d’une initiative de l’AMC visant à doter les exploitants miniers des outils et des connaissances nécessaires pour mieux tenir compte des changements climatiques dans le processus décisionnel affectant toutes les phases du cycle de vie minier. L’objectif de cette initiative est de renforcer la résilience des activités minières au climat changeant et aux phénomènes météo extrêmes.
La résilience accrue des sites miniers et de leurs infrastructures diminuera les probabilités de longues fermetures et les risques pour la sécurité des travailleurs et des communautés environnantes.
Impliquez vos employés
Afin d’appuyer les efforts du secteur minier pour réduire ses émissions de GES et s’adapter à l’imprévisibilité croissante des conditions climatiques, les sociétés minières doivent considérer l’impact des changements climatiques sur leurs travailleurs, y compris les sous-traitants, et réfléchir à des actions à entreprendre pour réduire les émissions de GES et améliorer leur rendement environnemental.
Impliquer autant les employés que les sous-traitants dans les initiatives suivantes :
- Établir des objectifs communs et favoriser la responsabilité en ce qui a trait au rôle qu’ils peuvent jouer dans la réduction de la consommation d’énergie et des émissions de GES (comme détaillé dans le Protocole d’évaluation de l’initiative VDMD : Gestion de l’énergie et des émissions de GES).
- Offrir des formations sur les systèmes de gestion de l’énergie ou de l’environnement.
- Promouvoir les pratiques exemplaires et les innovations disponibles pour réduire les émissions de GES.
- Mettre à jour les politiques d’approvisionnement afin de renforcer le rendement environnemental.
Enfin et surtout, les sous-traitants doivent être avisés de tout changement relié aux conditions du site, et des répercussions sur la sécurité, causé par le climat. Étant donné que les sous-traitants sont moins régulièrement présents sur le site, ils peuvent ne pas être au fait des modifications apportées aux plans d’intervention d’urgence ou de la hausse des risques présents sur les sites.
Planification des changements climatiques : un exemple à suivre
Les conditions climatiques changeantes auxquelles sont exposés les sites d’exploitation ont d’importantes répercussions sur les activités minières. Une étude de cas de Glencore portant sur ses activités minières à Sudbury détaille la planification nécessaire pour tenir compte des changements climatiques. Ces changements visent tous les aspects de l’exploitation minière : modification de la conception et de la gestion des bassins d’accumulation des résidus miniers, planification de voies de transport de rechange, importance accrue accordée aux mesures et à la modélisation, investissement dans de nouveaux outils et technologies novatrices, ajustement des procédures opérationnelles normalisées, etc. Les répercussions des changements climatiques ont une plus vaste portée qu’on pourrait le croire.
En élaborant des pratiques exemplaires d’adaptation aux risques liés aux changements climatiques dans le secteur minier, le gouvernement canadien et l’industrie minière reconnaissent la pressante nécessité d’améliorer l’évaluation des risques et des impacts des changements climatiques sur les sites miniers. C’est non seulement la bonne chose à faire, mais en diminuant les risques d’interruption des activités pour cause de phénomènes météo extrêmes, c’est aussi une initiative bénéfique pour le secteur et une occasion supplémentaire pour le Canada de faire preuve de leadership.